L’une des missions imaginées dans le cadre du programme Myconova est l’étude des sols. C’est l’objet de la mission du pédologue Laurent Rigou, du bureau d’étude ASUP, qui est présent en Martinique du 1er au 15 septembre 2022.
Qu’est ce que l’étude d’un sol ?
Elle est l’agrégation de connaissances scientifiques et d’une « expertise du quotidien » qui est celle de l’exploitant agricole. L’exploitant ressent le fonctionnement de son sol au fil des saisons et des années, il est obligé de s’y adapter mais n’évalue pas nécessairement les conséquences de ses actions sur le long terme et n’optimise pas nécessairement son outil de production. Le pédologue vient décrypter les paramètres qui expliquent ce fonctionnement, en apportant en particulier des éléments de comparaison avec des sols, climats et cultures dans lesquelles il est déjà intervenu.
Plusieurs exploitations ont déjà été visitées durant cette mission, dans des contextes agronomiques différents, notamment les cannes à sucre de Neisson, les cacaoyers de l’Anse Ceron, ceux de la plantation Andidi à Morne Capot, les sols de la future plantation en Caféier de Mr Casseldi dans les hauteurs de St Pierre et de celle de la famille Hoche dans les hauteurs de Morne Rouge, au pied de la montagne Pelée.
L’exemple des sols de la Martinique illustre bien les dynamiques très rapides d’évolution des sols sous l’action du climat, ce qui distingue particulièrement ce territoire et impose d’adapter les méthodes d’observations et d’analyses par rapport à celles qui sont pratiquées en métropole. L’une des conséquences de ces dynamiques est que les pratiques entraînent des conséquences très immédiates sur la qualité des sols.
Le pédologue étudiant un profil de sol dans un champ de canne à sucres de l’exploitation Neisson. Le profil de sol permet à la fois d’étudier l’organisation des couches ou « horizons » du sol et la façon dont les racines colonisent ces différents horizons.
Discussion autour d’un sol, dans un contexte agroforestier des hauts de Saint Pierre. L’échange entre l’agriculteur (Mr Casseldi) qui a la connaissance du fonctionnement de ses sols, le pédologue et deux agents du Parc Naturel, (Mme Contreras et Mr Mephane) permet de proposer des hypothèses pour optimiser les conditions d’une future plantation de caféiers.
