MYCONOVA est un projet de R&D+I qui vise à démontrer la viabilité technique et économique de nouvelles activités valorisant les ressources en champignons comestibles et en champignons mycorhiziens des systèmes racinaires des plantes cultivées. Cette démonstration va se faire au travers du développement et de la valorisation de « sites pilotes » comprenant des cultures de champignons comestibles, des exploitations et parcelles agricoles conduites en agro-écologie, des restaurants, des sentiers de randonnées naturalistes.
Le Parc Naturel de Martinique dispose d’une grande expérience dans le cadre du développement local en matière d’agriculture avec le déploiement de la Marque Parc pour des produits tels que le miel, la viande d’agneau ou encore le manioc. Ainsi, depuis quelques années, le PNM a initié des projets ayant pour vocation à rayonner dans les pays de la caraïbe.
Le projet TRAMIL, une expérimentation culturale des plantes aromatiques et médicinales en Martinique doit permettre, à terme, la création d’activités économiques valorisant ces plantes dans les domaines de production de phyto médicaments, d’huiles essentielles, de compléments alimentaires, de cosmétiques, de boissons alimentaires ou encore, de produits de tisanerie…
En 2015, dans le cadre d’un projet INTERREG, le Parc Naturel Régional a réalisé une étude comparative des filières caféicoles au Costa Rica en vue de la transférabilité des savoir-faire en Martinique. L’objectif, était d’encourager à la création d’une filière caféicole « haut de gamme », à partir de la variété Arabica typica introduite en Martinique au XVIIIème siècle par le Sieur De Clieu. Le travail s’est ensuite poursuivi à travers des essais culturaux et se prolonge aujourd’hui.
Enfin en 2016, le Parc Naturel de Martinique a lancé une étude sur les champignons en vue d’initier son développement en Martinique. Les résultats ont pu démontrer les possibilités de création d’une filière « haut de gamme », à partir d’espèces endogènes.
Quatre thèmes ont été étudiés :
L’analyse de la biodiversité fongique forestière vise à pérenniser et développer le travail d’analyse de la biodiversité fongique entrepris depuis 2004. C’est avant tout un objectif de recherche fondamentale et de conservation de la biodiversité mais qui peut être soutenu par un objectif pédagogique.
La création d’une nouvelle filière économique « champignons sylvestres comestibles » correspond au développement de l’ensemble des méthodologies et des outils nécessaires à la mise en place d’une filière complète de valorisation des champignons comestibles en Martinique.
La valorisation des « champignons mycorhiziens arbusculaires » correspond au développement de l’ensemble des méthodologies et des outils nécessaires à la promotion auprès des agriculteurs des savoir-faire agronomiques qui permettent de valoriser le potentiel naturel des sols et des racines des plantes en champignons mycorhiziens arbusculaires.
Le développement du mycotourisme en Martinique correspond aux démarches qui visent à élaborer des offres « pédagogiques et touristiques » basées sur les ressources mycologiques spécifiques de l’île, afin de répondre à une demande locale (tourisme de proximité) mais également internationale. Il s’agit d’un tourisme qui associe plusieurs aspects : la découverte scientifique (connaissance des paysages et des écosystèmes), la quête d’ « objets rares » (recherche de champignons), les apprentissages techniques (initiations à la culture de champignons, à l’agro-écologie, à la cuisine mycologique saine), une gastronomie innovante et tournée vers la santé, l’accès à une culture mycologique globale.
A l’échelle internationale, cette offre s’adresse à un public déjà sensibilisé d’ « amateurs éclairés » (notamment les membres des sociétés mycologiques, très importantes et en développement dans certains pays – exemple du Canada).
Depuis plusieurs années, la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles (FREDON) développe d’une part une expertise sur la valorisation des champignons mycorhiziens du sol et un travail de sensibilisation et d’animation auprès de réseaux d’exploitants agricoles dans la filière maraîchère. La FREDON Martinique régulièrement avec le PNR sur divers projets de valorisation de la biodiversité locales, en plus d’offrir à celui-ci son appui technique lors des phases de production végétale. La FREDON Martinique dispose d’un vaste réseau de producteurs volontaires pour la mise en application de nouvelles techniques agroécologiques basées sur l’utilisation de Champignons Mycorhiziens Arbusculaires (CMA). La FREDON voit dans le projet l’opportunité de bénéficier d’un partenariat scientifique et technique sur la thématique des champignons des sols agricoles. Dans le travail concret de Myconova, la FREDON participe à la description mycologique de sites agroécologiques spécialisés dans le maraichage.
Le European Mycological Institute (EMI) est un Groupement Européen de coopération Territoriale (GECT) qui associe des partenaires ayant une forte expérience des projets de coopération européenne dans le domaine de la mycologie et notamment le Centre de Recherche En Technologies Agroalimentaires d’Aragon, le Centre Technologique Forestier de Catalogne, la Chambre d’agriculture de la Dordogne. Ces organismes ont été impliqués depuis des années dans des programmes interreg (Interreg Sudoe, InterregMed, Interreg POCTEFA), LIFE, Horizon 2020. La participation de l’EMI dans ce programme Interreg Caraïbes a été acceptée en raison de la capacité de l’EMI a transférer ses savoir-faire spécialisés dans ce domaine innovant.
L’EMI vise, à travers ce projet, au développement de ses missions dans les Caraïbes : favoriser les partenariats internationaux scientifiques, techniques, économiques et territoriaux pour promouvoir la valorisation des ressources mycologiques.
L’ exploitation EARL Domaines Thieubert – Rhums Agricoles Neisson participe à un réseau d’expérimentation en agro-écologie et agriculture biologique L’intérêt de l’exploitation pour ce programme Myconova s’explique par l’attention portée sur la connaissance des relations entre les champignons mycorhiziens et les sols cultivés, pour identifier, valoriser et développer des pratiques agroécologiques ayant comme objectifs de favoriser cinq critères :
L’ exploitation Jacky Pascault travaille depuis 20 ans sur la culture de Pleurotes sur Bagasses de Canne à sucre et sur la commercialisation, notamment vers les restaurants.
MYCONOVA était pour l’Exploitation l’occasion de bénéficier de la capacité d’innovation apportée par la coopération. Cette innovation est nécessaire pour développer l’autonomie, la spécificité, la technicité et la capacité de production et commercialisation des productions de champignons comestibles ans les Caraïbes. En retour, l’exploitation peut à travers ce programme partager un savoir-faire acquis durant 20 ans d’expérimentations, de production et de valorisation en circuits courts (restauration).:
Le Centre d’Etude de Biotechnologie Industriel (CEBI) de l’université Oriente de Santiago de Cuba est un orgtanisme qui participle déjà à des projets de coopération avec le CIRAD et l’Université d’Aix-Marseille. Notamment le projet Biotecnologia de Hongos Superiores (2014- 2017) dont l’ objectif était d’exploiter les ressources fongiques autochtone, en explorant leur capacité biorémédiatrice pour valoriser les déchets agro-industriels de la région orientale de Cuba et concevoir un bioprocédé permettant la production d’aliments fonctionnels. Le travail a permis la recherche de nouvelles souches (de pleurotes locaux) et la mise au point de culture sur des substrats diversifiés pour favoriser le développement de cette ressource alimentaire pour les communautés rurales montagneuses et sa diffusion dans la zone Caraïbe.
Le CEBI attend du projet : (i) une capacité à développer des partenariats internationaux dans les domaines scientifique, technique et économique, dans le but d’une part de mutualiser des connaissances et des efforts d’innovation et d’autre part de mutualiser un effort commercial (notamment à travers le mycotourisme multidestinations ; (ii) un travail commun d’innovation.
Le Laboratoire de Recherche en Sciences Végétales (LRSV) de l’Université de Toulouse – Paul Sabatier a été à l’origine de la création en 1996 de l’Institut Fédératif de Recherche, aujourd’hui appelé « Agrobiosciences, Interactions et Biodiversité » (FRAIB), à l’initiative d’Alain-Michel Boudet qui rassemble les principales forces toulousaines de recherche dans les domaines de la Biologie, de la Microbiologie Végétale et de l’Ecologie Moléculaire. Le LRSV est membre du LabEx TULIP qui vise à promouvoir une recherche et un enseignement d’excellence dans le domaine de l’écologie et de la biologie végétale. (lien)
La Faculté de Pharmacie de Lille constitue un pôle d’excellence en matière de formation et de recherche sur les produits de santé regroupant des équipes reconnues nationalement et internationalement dans tous les domaines des sciences pharmaceutiques et biologiques.
Les enseignements intègrent un DU de mycologie, dirigé et animé par le professeur Régis Courtecuisse qui est en particulier très spécialisé dans la mycologie tropicale. L’Université apporte ainsi une contribution très importante dans le projet, en lien avec la recherche d’espèces comestibles d’origines caribéennes.
ASUP – pour Atelier, Sols, Urbanisme et Paysages, est une société créée en 2013, dirigée par 2 experts qui présentent une expérience professionnelle de plus de 25 ans dans deux grands domaines complémentaires :
Dans le projet Myconova, le domaine concerné est celui de la pédologie. L’objet du travail est d’étudier les relations entre les caractéristiques des sols, des cultures étudiées dans le projet (canne à sucre, cultures maraichères, cacaoyers, caféiers) et les champignons mycorhiziens présents naturellement dans le sols et dans les systèmes racinaires de ces plantes cultivées.
Les problèmes sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation massive d’intrants chimiques en agriculture et espaces verts sont aujourd’hui avérés.
Dans ce contexte, Mycea a pour objectif principal de développer des solutions alternatives par la valorisation des propriétés des champignons. Les champignons constituent l’un des plus importants réservoirs de biodiversité terrestre, avec un nombre total d’espèces estimé à plus de 1,5 million. On les rencontre dans tous les écosystèmes et ils jouent un rôle fondamental dans la production végétale : en dégradant la matière organique (champignons saprophytes), en stimulant la croissance des plantes (champignons mycorhiziens) ou en étant responsables de maladies (champignons parasites et pathogènes).Le métier de Mycéa est d’Identifier, utiliser et valoriser les propriétés biologiques des champignons pour améliorer la santé des plantes au travers de plusieurs axes.
Dans le projet Myconova, Mycéa travaille en partenariat avec la FREDON et le LRSV sur l’analyse des communautés de champignons présentes dans les systèmes maraichers caribéens. L’objectif étant de définir ensuite les itinéraires techniques les plus favorables à la valorisation du potentiel fongique naturel des sols et des plantes cultivées.
Partenariat : Chef de file – Parc Naturel Régional de la Martinique / Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles / Institut Mycologique Européen / Exploitation Agricole Jacky Pascault / Domaine Thieubert Rhums Neisson / Centre d’Etude de Biotechnologie Industriel – Cuba